Cibergrosgaston n°2

MAIS QUE SE TRAME-T-IL DONC A GARAZI ??? (II)

Au domicile de C. et L., notre courageux envoyé spécial n’a eu aucun mal à découvrir, près d’un impressionnant tas de terre et de gravats qui occupait les deux tiers du jardin des deux intrigants, une trappe à même le sol, sans cadenas ni serrure. Il la souleva et commença à descendre les marches d’un escalier souterrain qui conduisait au laboratoire secret de L., consacré aux mesures physiques du globe. Il y trouva des centaines de pages listant l’altitude des principales communes des Pyrénées-Atlantiques, des Landes, de la Gironde… et ce jusqu’à Nantes. Pour notre reporter, cela ne pouvait être que l’œuvre d’un cerveau malade, obsédé par l’altitude des sites qu’il  doit visiter ou qu’il a déjà visité. Sur un autre document, on voyait une carte de tout l’ouest de la France. Le nom de certaines communes étaient barrées d’un trait rouge, telles Bayonne, Asse, Itxassou, Hossegor et Saint-Jean Pied-de-Port – dont seule la citadelle était entourée d’un rond vert –, toutes les villes et villages de la côte atlantique...

Sur un autre document figurait une carte en coupe partant de la maison des deux comploteurs, jusqu’à l’Océan. Toute la partie située à l’ouest des hauteurs d’Iszpura était hachurée en gris. Le haut d’Izpura, démarrant à partir de la maison de C. et L., était coloré en vert. Au bas de la carte figurait une légende. Devant un rectangle coloré en vert était écrit : « terres émergées»…

Devant le rectangle hachuré figurait la mention « terres immergées ». Suivaient une centaine  de pages contenant une série de chiffres et d’équations incompréhensibles pour notre envoyé spécial. Certains semblaient avoir étés réalisés avec une machine à calculer financière. Il s’agissait probablement d’un projet de spéculation immobilière, pensa alors notre collègue, mais il était encore bien loin d’imaginer la terrible vérité. Plus loin se trouvait un acte notarié indiquant que C. et L. avaient acheté un terrain plat de 90 hectares à Saint-Jean le Vieux et y avaient fait ériger plusieurs constructions. Une photo du terrain permettait de voir que cette propriété était entourée d’un grillage de dix mètres de haut, apparemment électrifié. Quatre tours, vraisemblablement des miradors, se trouvaient aux quatre coins de ce qui avait tout l’air d’un camp d’internement. Sur le parking, plusieurs dizaines de véhicules militaires de transport réformés stationnaient. Un petit paquebot nommé « La Jeanne » était sur cale dans un autre enclos grillagé, à proximité du premier. Un chemin fraichement goudronné permettait de rejoindre la départementale à Saint-Jean le Vieux.

(à suivre)